Cyril Porchet


Dans ses travaux récents, Cyril Porchet revisite le rôle déterminant qu’il a accordé au baroque depuis ses débuts avec la photographie. Il l’emploie avec une fausse ingénuité pour rendre visible l’exubérance et les excès de la société spectaculaire. Il nous présente les résultats de ses récents protocoles de travail où il met de coté la prise de vue traditionnelle pour explorer des gestes ; Déformation, saturation, surexposition, décomposition (baroque vient du portugais « barroco » qui signifie « perle irrégulière »). Il les applique ici dans son atelier, toujours en circulant autour de ses sujets de prédilection qu’il traque au quatre coins du monde : l’ornement et le pouvoir en provenance des sphères religieuses, économiques, politiques ou encore médiatiques. Toutefois, cette exposition nous offre un nouveau regard plus chaotique, on se demande si Cyril Porchet n’a pas entamé la description perspicace de la marche lente et silencieuse de l’effondrement de la société moderne vers sa ruine. Non sans fantaisie, comme le montrent ces regroupements organiques de couleur cyan aux allures de jugement dernier. Des corps y évoluent comme une ondulation liquide, des accumulations abstraites ou des éparpillements chaotiques.

L’alchimiste Cyril Porchet expérimente librement dans son atelier avec des agrandisseurs argentiques et numériques pour projeter sur papier photo les copies des négatifs originaux de ses premières séries « Vertigo » et « Seduction ». Vient ensuite le développement (révélateur, bain d’arrêt et fixateur) qui constitue une étape active à l’apparition de ces images, puisqu’il l’expérimente lui même dans son labo. Non seulement l’artiste transforme et donne une seconde vie à ses prises de vues, mais il revisite aussi les protocoles de production d’une photographie argentique par une hybridation chimico-photono-numérico-sensible. Dès ses débuts le médium photographique contient une double orientation entre représentation et matérialité. Les procédés techniques sont le moyen d’apparition de l’image mais aussi l’objet même d’une œuvre. La révolution numérique conduit les artistes, historiens et curateurs à se reposer des questions ontologiques de comment faire ou diffuser des images face à un nouvel univers de possibilités. Des questions légitimes, puisqu’elles permettent à l’artiste de se réapproprier sa chaine de production. Chez Cyril Porchet les papiers sont préalablement malmenés, coupés, pliés, froissés jusqu’à obtenir des surfaces accidentelles révélées par l’image projetée ou par le laser. Ces rayons qui vous bruleraient la cornée sont projetés brutalement sur ces papiers altérés. Le hasard laisse apparaitre d’étranges éclats ardents. Ces oeuvres résistent au langage et souligne l’instabilité qui habite chaque objet d’art.

Sébastien Leseigneur

Cyril Porchet (1984) est un photographe basé à Lausanne. Diplômé de l’ECAL à Lausanne (Suisse) et il est exposé dans différents musées et galeries, (entre autres à la Maison Européenne de la Photographie de Paris et au Museum für Gestaltung, à Zurich).

Projet La BOX
automne-hiver 2021-2022

Le Programme pensé pour l’année 2022 se concentre dans la partie vitrine et le nouveau support perpendiculaire appelé la BOX. Un déploiement dans l’espace aura lieu durant les résidences d’artiste et sera accessible au public lors d’événements ponctuels.

Parallèlement au programme trois réimpressions de toiles enseigne sont pensées pour l’enseigne comme support de monstration perpendiculaire.
Démarré cet automne ce nouveau concept curatorial permet de ce déployer et rester actif pendant les périodes incertaines.

Informations concernant le projet La BOX

Le projet curatorial La BOX consiste à prolonger l’activité artistique de l’espace d’art indépendant Le Labo, en installant, à l’extérieur de l’arcade, une enseigne lumineuse en hauteur, perpendiculaire aux vitrines de l’espace. Conçue comme une plateforme d’exposition alternative visible de jour et de nuit, indépendamment de la fluctuation des restrictions sanitaires et de la distanciation sociale.

Le nouveau support enseigne, nommé La BOX aura une fonction communicationnelle et de diffusion élargira le spectre des possibles ouvrant aussi de nouvelles collaborations avec des artistes visuels, mais également donnera une nouvelle fonction au Labo qui prévoit de développer désormais des formes immatérielles en 2022.

Mouvement 2+3 – exposition collective en deux temps – première partie

Mouvement 2+3Exposition en deux temps 06 11 21 – 27 11 21 + 03 03 22 – 04 04 22 Dimitri Broquard, Alex Dujet, Giliane Cachin, Pascale Castella, Roger Gaillard, Harrisson, Addie Nys, Mara Krastina, Félicité Landrivon, Vanessa Riera, Xavier Robel, Alan Schmalz Avec le soutien de la Loterie Romande et la Ville de Genève … Continuer la lecture de « Mouvement 2+3 – exposition collective en deux temps – première partie »

Mouvement 2+3
Exposition en deux temps


06 11 21 – 27 11 21 + 03 03 22 – 04 04 22

Dimitri Broquard, Alex Dujet, Giliane Cachin, Pascale Castella, Roger Gaillard, Harrisson, Addie Nys, Mara Krastina, Félicité Landrivon, Vanessa Riera, Xavier Robel, Alan Schmalz

Avec le soutien de la Loterie Romande et la Ville de Genève


L’exposition proposée par David Mamie et Karen Alphonso regroupe douze artistes. Ce projet pensé en deux parties, propose à voir un état de recherche questionnant l’étape du croquis, l’esquisse comme possible œuvre. Une étape préliminaire, intermédiaire qui permet de poser un temps de réflexion,
d’idéation. Faire en deux partie l’exposition, est un prétexte à prendre le
temps, explorer les étapes de travail, faire des essai, donner plus d’espace à la création.

Passer de la 2D à la 3D. Penser l’image, le plan, le modèle, l’instruction,
le mode d’emploi, en vue d’une mise en place dans l’espace. Considérer
l’acte, le geste, comme œuvre d’art, sans limite, et avec une liberté
d’interprétation. Telle une composition musical, les curateurs interprètent
les partitions abstraites des artistes, un premier mouvement invite les
artistes, un deuxième laisse le curateur amener son point de vue en
disposant dans l’espace ces pièces au statuts incertaines. Des imprimés
numériques, des photocopies, collées, accrochées ou suspendues
remplissent l’espace amenant déjà, inévitablement, vers la notion de trois
dimensions.


Dans un second temps, en mars 2022, une nouvelle proposition, un
troisième mouvement activé par les artistes concrétisera la notion de 3D.


Rendez-vous le 3 mars 2022 !

Le Labo
Boulevard Saint-Georges 5
1205 Genève – CH
info@espacelabo.net
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Biographie des artistes invités:

Dimitri Broquard en parallèle à son activité de graphistes au sein du
studio FLAG (Bastien Aubry et Dimitri Broquard) ils ont développé une
pratique artistique de 2007 à 2018. Depuis 2007, Aubry et Broquard
ont participé à de nombreuses expositions nationales et internationales,
que ce soit dans le cadre d’institutions publiques telles que le Swiss
Institute Contemporary Art à New York, le Centre Culturel Suisse à
Paris, le Helmhaus à Zurich, le SWG3 à Glasgow, le Kunsthaus Glarus
ou la Maison d’Art Bernard Anthonioz à Paris, mais aussi dans des
galeries de renommée internationale : Murray White Room à Melbourne,
galerie Martin Van Zommeren à Amsterdam ou Nathalie Karg Gallery à
New York. Leurs oeuvres sont aujourd’hui dans différentes collections.
Depuis 2019, Dimitri Broquard est Responsable du Département
Communication visuelle à la Haute école d’art et de design Genève,
HEAD – Genève, et poursuit une pratique artistique essentiellement
autour du dessin.


Giliane Cachin a obtenu un BA en design graphique à l’ECAL en 2014.
Par la suite, elle a travaillé chez NORM à Zurich, à côté de la fonction
de tutrice assistante en design graphique à l’ECAL. En 2015, Giliane
est devenue contributrice freelance pour Lineto et a travaillé avec
Alphabet à Berlin. Elle a remporté un Swiss Design Award pour son
projet de diplôme, un atlas de géographie mettant en avant les points
extrêmes de la Suisse. De 2017 à 2019, Giliane a travaillé pour le Studio
Cornel Windlin et pour Lineto à Zurich. Ses recherches sur l’histoire
de Bobst Graphic, une entreprise pionnière dans le domaine de la
photocomposition, ont donné lieu à la publication d’un livre en 2019. Elle
est désormais une graphiste indépendante basée à Zurich.


Pascale Castella est une artiste qui vit et travaille à Genève. Lors de sa
formation à l’école des arts décoratifs de Genève, elle développe alors
une pratique intense de photogramme. Ce n’est qu’en 2008 qu’elle se
met véritablement à peindre et à exposer son travail. Parallèlement à cela,
avec beaucoup de légèreté, elle crée une multitude de petites sculptures,
d’assemblages. Son travail est prolifique et arborescent. Les sculptures
quant à elles, portent une lourde charge émotionnelle et questionnent
de manière explicite les tensions féminin/masculin, utile/inutile, tendu/
détendu, simple/complexe. Il s’agit de les faire se répondre dans l’espace
d’une création qui les transcende, c’est aussi un travail sur la mémoire, la
transmission, le pouvoir qu’on confère aux choses matérielles.


Alex Dujet est un graphiste, typographe installé à Genève. Il a étudié
aux Arts Décoratifs de Genève entre 2002 et 2006 et obtenu un CFC de
graphiste. Alex Dujet travaille en 2008 en tant qu’indépendant jusqu’à
aujourd’hui. Il a été en parallèle assistant pour la section de graphisme
aux Arts Decoratifs de Genève entre 2008 et 2011. Après une mission
en freelance en 2012 à New York pour Base Design, il rentre à Genève
et monte Futur Neue avec Constance Delamadeleine et Sébastien
Mathys en 2013, un collectif de graphisme et de recherche. Entre 2012
et 2013, Alex Dujet est enseignant en graphisme et typographie aux
CFP Arts de Genève. Et retourne à l’école à la HEAD de Genève entre
2015 et 2017 pour passer un bachelor en communication visuelle afin
de pouvoir continuer à enseigner. En 2020, il co-fonde Extraset avec
Xavier Erni, Roger Gaillard et David Mamie. Extraset est une fonderie
digitale destinée à la distribution de caractères typographiques. https://
audioblog.arteradio.com/blog/153897/podcast/166070/18-alex-dujet

Roger Gaillard mène plusieurs pratiques en parallèle, elles ont toutes en
commun, leurs rapports au dessin de lettres et à la typographie. après
l’obtention d’un CFC de Concepteur Multimédia à Genève, il poursuit
son apprentissage avec un Bachelor en communication visuelle à la
HEAD – Genève. C’est en créant le Voxscript : système d’écriture basée
sur les ondes sonores francophone – projet lauréat des Bourses Déliées
du Fonds Cantonal d’Art Contemporain en 2012 – que Roger Gaillard
s’est intéressé à notre rapport aux lettres et à la typographie. Après
une année au sein du studio DC Works à Rotterdam, il a créé en 2013
avec Cécile Nanjoud, l’atelier Cécile + Roger. Il enseigne à la HEAD –
Genève et au CFP Arts de Genève. Il co-fonde la fonderie Extraset en 2019 et
obtient un Work.Master (HEAD – Genève) en 2020. Il participe à l’élaboration
de l’exposition Scrivere Disegnando au Centre d’Art Contemporain de Genève
en collaboration avec la Collection de l’Art Brut de Lausanne. Il initie l’Atelier
Désécrire en collaboration avec Elia Fidanzas.


Harrisson, enfant belge des années 70 et de ses contre-cultures, typographe
héritier de l’école hollandaise et de la tradition suisse, Harrisson enseigne
le graphisme à l’ERG (Bruxelles) depuis 2005. Il développe par ailleurs ses
propres recherches dans des contextes collectifs (OSP, Prix Fernand Baudin,
Constan vzw) et dans des expérimentations plus autarciques centrées autour
de l’affiche et du disque (Ich Bin, cave12, Sonic Protest, Kiosk Radio). Attaché
à l’idée d’émancipation individuelle et ennemi déclaré des dominations par
l’image, il aide à l’élaboration depuis la fin des années 90, d’outils libres
de droits et développe une réflexion sur les méthodes d’enseignements et
contribue régulièrement à des projets qui défendent une vision utopiste de la
société.


Mara Krastina depuis son Work master à la HEAD – Genève, explore le
folklore contemporain à travers le dessin, les collages, la céramique et des
projets autour de la matière sonore. Une grande partie de son travail est
spécifique au lieu et au temps. Il se manifeste par des performances sonores,
des événements radiophoniques et des concerts en direct. Ses oeuvres
traitent souvent de l’échange immédiat entre l’artiste et son public et cette
spontanéité, cette immédiateté se traduisent dans son travail d’artiste visuelle.
Le travail de Mara Krastina est axé sur l’exploration de nouvelles techniques
et de nouveaux processus. Grâce à cette exploration, sa pratique est devenue
multiforme et prend vie dans une variété de disciplines.


Addie Nys, fille de Dimitri Brocard


Vanessa Riera basée à Genève est une artiste travaillant autour de
l’expérimentation textile. Les notions d’intimité, d’identité, de condition
humaine sont au coeur de son travail. Au fil du temps, sa conscience de
l’impact de la production textile, tant sur l’humain qu’au niveau des ressources
naturelles l’a amenée à créer à partir de textiles récupérés ou fabriqués de
manière artisanale. Vanessa Riera collabore avec le Vestiaire social et des
artisan-e-s pour obtenir ses matières premières. En parallèle, elle crée des
costumes pour le cinéma ou les arts vivants. Elle porte également beaucoup
d’importance à la transmission et, pour ce faire, travaille régulièrement
avec les musées et centres d’art lors d’ateliers de médiation. Son travail a
notamment été exposé au Musée de Carouge, au Centre Culturel du Manoir
à Cologny, au Musée d’ethnographie de Genève ou encore lors du festival
Antigel.


Alan Schmalz est diplomé de la HEAD depuis 2014. Polymorphe sa pratique
est riche de l’emploi différents médiums comme la peinture, le dessin, la vidéo,
la performance, la sculpture et l’installation. Alan Schmalz a été en résidence
à Astérides et à la Cité internationale des arts à Paris. En 2017, il est lauréat du
Prix Kiefer Hablitzel et du Prix Hirzel en 2019.Il expose régulièrement dans des
lieux et institutions : “Ensemble Bobby”, Centre d’art contemporain de Genève
(2016), “Bezoumni Bratti”, Truth & Consequences (Genève, 2016), “Appareil
de récréation”, Forde (Genève, 2017), “Hunter of Worlds”, SALTS (Bâle, 2018).
En 2019 il bénéficie d’une exposition personnelle « 52 semaines d’oisiveté » au
centre d’art Le Lait (Albi).


Xavier Robel, est un dessinateur, artiste, graphiste, autodidacte, basé à
Genève. Co-fondateur du collectif Elvis Studio avec Helge Reumann qui a
rassemblé leurs oeuvres collectives et individuelles de 1998 à 2014. Depuis
2015, notamment, a publié un livre chez Miami Books détournant la chimie
des plaques d’impression offset. Réalise des expositions qui souvent brouillent
le statut des oeuvres dessinées et les matériaux qui constituent leurs
« encadrement » à des fins étrangement sculpturales. Collabore à divers projets
curatoriaux (Sans titre, entre autres, avec David Mamie et Nicola Todeschini ou
Vollandes 13 avec Vincent de Roguin). À publié tout récemment un livre chez
Tsar Books qui rassemble sur 208 pages trois séries de dessins nommées
d’après des vibrations en marge de la plage de fréquences humainement
audible. En est à sa 509e affiche pour la cave12.

Organic Unity – Nathalie Rebholz

Organic Unity – Nathalie Rebholz
Du 18 septembre 2021 au 09 octobre 2021


Ouverture mardi, mercredi et jeudi de 14h à 17h30 ou sur rendez-vous.


L’exposition Organic Unity de Nathalie Rebholz mêle deux installations
visuelles et sonores – dans la forêt tropicale et dans une mangrove
en Martinique – a des sculptures en béton, entité monstrueuses et
bienveillantes composées de vestiges végétaux et technologiques scellées
par des fétiches guérissant les traumas.

Organic Unity prend comme point de départ la démarche de reformulation
des mémoires collectives opérées par les récits de la littérature antillaise
exaltant l’esclave marron, où sont mis en valeur le rôle des révoltes ayant
amené à l’abolition de l’esclavage ; puis propose une éventuelle guérison
épigénétique des traumas inscrits au plus profond de nos cellules.

Donnant à voir la forêt comme refuge des marrons, ainsi que la mangrove
foisonnant de racines rhizomatiques et de multiplicité infinie à forte portées
fantastiques, ces images convoquent la potentielle puissance magique
de ces lieux, offrant de se ressourcer en se connectant à ces entités de
vies.

Sons de natures, d’industries et de machines se mêlent dans une
composition créant un univers immersif qui mèle la nature, la technologies
et l’humain, pour animer les entités présentes ici et induire une sorte de
transe.

Dans les vitrines, reprenant l’esthétique des commerces avoisinants, des
panneaux led aguichants distillent en plusieurs épisodes, le feuilleton
poétique UNLIGHTENED LED TO JOY. Le texte est une appropriation et un
détournement de paroles de chanson dancehall combinées avec des phrases
d’empowerment et écrits personnels, afin de prodiguer du feel good aux
passants.

Le travail de Nathalie Rebholz est guidé par la créolisation, nourri par
la pensée du poète philosophe Edouard Glissant, féconde en traces
incertaines, et imprévisibles. Jouant des répétitions, superpositions,
contraintes et accidents, elle évoque, par la technopoétique le processus
de créolisation, les rituels magiques, et souhaite amorcer de nouveaux
imaginaires collectifs.


L’installation sera activée par une performance de Nathalie Rebholz qui
proposera une séance de guérison épigénétique le 17 septembre et les 6, 7 et 9 octobre 2021 à 19h30.

Nathalie Rebholz, est une artiste suisse et de Martinique, née en 1978 à Athène, vit et travaille à Genève. En recourant à des formes variées comme la performance, le son, la poésie, l’installation, elle s’intéresse aux conditions esthétiques permettant à une oeuvre d’agir sur les modalités de conscience.Elle fait partie des collectifs Maman D’Lo et DAS FFN, réalise des productions sonores sous le nom de Metamorph, et a lancé récemment un projet musical solo, N?GA.SEn 2020, elle lance le projet Joyfully Waiting en ligne en invitant des artistes à produire des oeuvres sonores avec le Labo et en 2021 elle crée une plateforme en ligne dédiée avec l’association WOMB.Nathalie Rebholz a performé à l’Espace Labo, LivingyourHead, Corner College, l’Arsenic, l’Écurie, festival Mosespa et Cave 12. Son travail a été montré à la Placette, Lausanne, Analix, Galerie J, Abstract, Lausanne. Elle a participé à des expositions collectives à Interunité, Andatta Ritorno, Livinyourhead, New Jerseyy, Nuke (Paris), Rodeo Gallery (Istambul), 1m3 (Lausanne), Marres, Maastricht, Fuori Pescara, Maison Européenne de la Photographie et Centre Culturel Suisse (Paris).Elle est titulaire d’un Master of Arts (work.master HEAD) et d’un diplôme en communication visuelle, spécialisation photo (écal, Lausanne).

https://soundcloud.com/nathalie-rebholz-2/tracks


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Et bon été – Lyla Marsol

10 juin au 30 juillet 2021


(…) C’est un travail qui s’articule essentiellement autour de la couleur. Il tente également de créer une profondeur dans le champ visuel afin d’introduire le spectateur dans l’image, c’est alors qu’une réelle rencontre devient possible. Cette profondeur s’opère grâce à des superpositions de couches (ou de peintures, ou de matériaux) qui font osciller très légèrement les reliefs entre la 2D et la 3D. Il y a ainsi un processus similaire à une mise au point de l’œil qui agit comme une invitation à entrer.

Lyla Marsol a commencé par étudier le bijou contemporain à la HEAD / Haute Ecole d’Art et de Design Genève, puis au Royal College of Art de Londres. Il reste quelques traces techniques de cette période. Mais surtout il reste l’attrait pour une forme de préciosité, de sensualité. Un bijou, on a envie de le toucher et de le porter. Ce rapport au corps est automatique, Elle a un rapport similaire à l’art. Ses pièces parlent de cette constante physique. Entre autre au travers du jeu avec l’échelle ; de grands passepartouts qui laissent entrevoir de plus petites peintures.

Aura / Trauma (réplique des ondes profondes) – Andreas Hochuli – 25 03 21 – 23 05 21

L’exposition planifiée par Andreas Hochuli au Labo part de la notion d’indigo children, une génération d’enfants née des adeptes du New Age et possédant, selon eux, une sensibilité et des dispositions extraordinaires. Souvent inadaptés à la société en raison même de leurs talents, ils seraient destinés à transformer le monde en profondeur pour l’amener vers une ère de paix, l’ère du Verseau. Ils auraient entre eux des liens télépathiques leur permettant de se retrouver dans un espace interpersonnel que l’on nomme the grid (la grille, le réseau). Il s’agit ainsi d’une mythologie contemporaine parallèle au développement de la cybernétique, une version fantasmatique de l’élargissement des possibilités de communication et de la vision de la Terre comme système. 

En se servant de dessins d’enfants issus d’un téléfilm mièvre, d’une publicité apparue sur les réseaux sociaux, d’articles sur l’interprétation psychiatrique des dessins d’enfants, l’ensemble de tableaux qui sera présenté tentera d’interroger nos positions actuelles sur les questions de spiritualité et de réforme de la société, au travers d’un regard à la fois curieux, ironique et critique.

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Aura/Trauma (répliques des ondes profondes)
Andreas Hochuli
25 03 21 – 23 05 21


Avec le soutien du FMAC et du Fonds cantonal d’art contemporain, DCS, Genève

Pour l’exposition qui prend place dans les locaux du Labo en cette fin mars 2021, comme si nous enchaînions le programme prévu l’an dernier, Andreas Hochuli nous propose une série de huit tableaux évoquant à sa manière, technique de peinture inversée, le monde des croyances irrationnelles, de la psychiatrie infantile et de l’histoire des mouvements de pensée prospectifs ou alternatifs. Comme souvent dans sa pratique, le sens est suggéré, indiqué, supposé. Il se fait par ellipses graphiques, par élisions, laissant au spectateur le soin de reconstruire des histoires au sein du contexte esquissé.

Le cadre est tout d’abord indiqué par le titre, qui joue sur les sonorités et le rythme et se rallonge d’un sous-titre. Faisant allusion aux secousses sismiques, il évoque poétiquement les mouvements de la nature et de la psyché humaine, sous des airs pré- ou para-scientifiques: des vagues gravitent et emplissent un espace aux formes décuplées, se répercutant en diapason, à l’infini dans un univers où la télépathie et la communication se passeraient des appareils informatiques. Le mot réplique, outre l’allusion à un phénomène ondulatoire, se lirait aussi dans son sens théâtral et cinématographique, une intervention dans le jeu des acteurs dont la portée vient modifier une situation tant en profondeur qu’en surface.

Exposition aux strates multiples, les tableaux vibrent comme le feraient des êtres ultra-sensibles en présence de turbulences électriques ou de surcharge émotionnelle, entre fragilité et blindage social. Aura/Trauma nous ramène aux événement relatifs à l’enfance et aux traumatismes qui la construisent, tout comme à la notion d’aura telle qu’elle est imaginée dans les conceptions New Age, sous forme de couches colorées distinctes.

Les structures que l’on retrouve dans les peintures m’amènent à penser au film Tron de Steven Lisberger, sorti en 1982, explorant les visions d’un cyber espace précurseur à l’ère d’internet dont l’espace quadrillé démontrait les strates de communication possibles. D’autres références plus organiques ou plus sociales pourraient s’insérer dans les histoires d’Andreas Hochuli, comme Black Moon de Louis Malle, ou Jonas qui aura 20 ans en l’an 2000 d’Alain Tanner, qui explorent des possibles étranges, ce réel enrichi et inquiétant que l’on retrouverait aussi chez Buñuel ou Bergman. Mais ne nous éloignons pas trop en multipliant les références et les possibles.

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Andreas Hochuli s’est essentiellement inspiré d’un téléfilm un peu mièvre traitant de la question des enfants indigo. Il s’immerge ainsi dans les théories post new age qui voient dans les comportements et l’imagination des enfants le signe d’une qualité extraordinaire, surhumaine. Cette nouvelle génération disposerait d’un don d’ubiquité mentale et aurait accès à un autre plan de perception, que cette fiction télévisuelle nomme The Grid, la grille. Ils seraient alors doublement perturbés dans le monde que nous connaissons, biaisé et déformé par les turbulences électriques. Celles-ci brouilleraient leurs communications, les réduisant au destin de l’antenne mal réglée du transistor, ou à l’état d’une tv cathodique dont l’écran laisserait le spectateur lui aussi méditatif, agenouillé devant le miroir noir d’une télévision éteinte.

Cette exposition est également une poursuite des recherches de l’artiste sur les mouvements de réforme de la vie (Lebensreform) nées dans la deuxième moitié du XIXe siècle, et qui exploraient déjà les rapports de l’humain à la nature, adaptaient les spiritualités orientales aux modes de vie occidentaux, repensaient la pédagogie, la danse, l’habillement et l’alimentation, notamment dans des communautés telle le Monte Verità. En élargissant la chronologie, il fait le pont avec les croyances et événements de la seconde moitié du 20e siècle, ses années 60, ses utopies et luttes, dans l’optique de pouvoir penser notre présent, nos envies, nos espoirs défaillants et nos politiques.

L’exposition est visible jusqu’au 23 mai 2021 du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous: contact@espacelabo.net

Aura/Trauma (répliques des ondes profondes)
Andreas Hochuli
25.03.21 — 23.05.21

Le Labo reçoit le soutien de la Ville de Genève

Voir projet

Wall Paper – à distance –  10 06 20 – 10 03 21

Visite uniquement sur rdv : contact@espacelabo.net

Wall Paper project
Work in progress

Depuis le 10 juin 2020, vous pouvez découvrir les propositions des artistes qui sont affichées les unes après les autres dans un ordre aléatoire.

Suite au Lockdown et en l’absence de présence physique des artistes, j’ai suggéré une transmission d’œuvres par e-mail et une réflexion sur la reproductibilité. J’ai proposé aux artistes de nous soumettre une œuvre reproductible sur papier par impression photocopieuse Rico noir blanc – au format A3 ou A4. Ces propositions sont imprimées puis collées au mur par l’équipe du Labo. Les artistes invités sont libres de présenter une image qui sera imprimée au format A4 ou A3, agrandie ou multipliée selon leurs instructions.

Ces images qui étaient visibles au travers de la vitrine, sont désormais accessibles dans la galerie en raison de sa réouverture. L’installation change régulièrement. Sans timeline précise, les projets Wall Paper se superposent au fil du temps durant ces prochaines semaines et mois. Telles les pages d’un livre ouvert, les murs du Labo déploient des contenus proposés à grande échelle, les uns après les autres.

Des photographies prisent régulièrement permettent de percevoir le développement des divers projets dans la totalité de l’espace et de garder une trace de ces installations in situ. La diffusion du projet sera visible via les diverses plateformes web et une publication regroupera l’ensemble des projets artistiques.

Avec les contributions de :

Lena Amuat & Zoë Meyer
Andrea Aversa
Céline Brunko
Thomas Bonny
Patricia Bucher
Ralph Bürgin
Davide Cascio
Jagna Ciuchta
Coline Davaud & Céline Privet – atelier supercocotte
Gustave Didelot
Emilie Ding
Stéphanie Gygax
Andreas Hochuli
Lea Jaecklin
Lisa Lurati
Laure Marville
Guy Meldem
Elena Montesinos
Yoan Mudry
Cyril Porchet
Arnaud Sancosme
Batia Suter
Aymeric Tarrade

Le Wall Paper est une proposition curatoriale de Karen Alphonso avec le soutien du Fonds cantonal d’art contemporain, DCS, Genève.


Video GiF – montage du 4 novembre : ici

Sous le soleil exactement – Harold Bouvard

Crédit photo Lumière noire

Une forme monumentale compose et décompose l’espace d’exposition et ses volumes. Une forme brute, taillée dans la masse d’un tronc de Cèdre posé en équilibre dans l’espace Labo. La série Indigène est oscille entre force et fragilité.

L’exposition Sous le soleil exactement rassemble les dernières pièces de Harold Bouvard: sculptures, gravure, bois et papier dialoguent.

Invité à participer au Groupshow organisé pour les dix ans du Labo, Harold Bouvard proposait une dérive de sa pratique de sculpture, la gravure. L’artiste joue avec les espaces, les vides, révélant les formes abstraites creusées dans un (autre) tronc de cèdre, composées à partir de papiers découpées et disposées sur le bois, ont été réalisées sur place durant l’exposition évolutive de novembre 2018 à février 2019. La série se nomme Black sap. L’impression se fait au rouleau par le poids du corps sur du papier plotter révélant le veinage, les nœuds et les imperfections du bois travaillé à la main. Semblable à la technique de la plaque perdue, la surface ensuite rabotée garde les creux les plus profonds, des strates qui se révèleront puis s’effaceront telle une image fantôme. En décembre 2018, trois tirages (150x200cm) de cette matrice à l’essence boisée furent imprimés in situ et présenté dans l’espace du Labo.


Dans la lignée de ce travail de papier découpé, il crée une série de collages, nommée Colombo stile à partir de page d’un livre d’aménagement d’intérieur déniché dans une brocante. Les compositions découpées dans des feuilles blanches, révèlent des morceaux de mobilier surannés, photographiés en noir et blanc imprimés sur ces pages de couleurs sépia. Des formes hybrides apparaissent alors en négatif. Ces collages sont fixés dans des cadres réalisés en cartons, dans une dérive du support papier. Le dialogue se crée ici dans l’espace face au sculptures au formes semblables.

Karen Alphonso

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photo: Karen Alphonso

Article: Sous le soleil, un matin de mars

Crédit photo Karen Alphonso

Vue de l’exposition « Sous le soleil exactement » de Harold Bouvard

Non content de revendiquer un bagage d’artisan ébéniste, Harold Bouvard prolonge et utilise ses connaissances intimes des matériaux et de leurs caractéristiques – en particulier le bois, le tissu et le cuir – dans sa recherche artistique. Dans un large mélange de références, tirées de l’histoire passée et présente, l’artiste se plaît à brouiller les catégories (artisan/artiste, culture élitaire/populaire, objet brut/usiné) et les idées reçues pour mieux en souligner les limites.
C’est un catalogue publicitaire d’une marque italienne d’ameublement produisant sur commande tous les styles historiques qui donne son nom à cette série de cinq collages et lui sert de matrice. Relégué au second plan, ces publicités très orchestrées ressemblent à des petites scènes de théâtre, dont les cadres-boîtes accentuent l’aspect scénique : sous nos yeux, une confrontation de formes se joue. Les photographies d’intérieurs richement décorés se voient envahies et narguées par toute une foule de formes blanches, plates et abstraites coupées dans le papier, comme si exubérance figurative et abstraction minimaliste cherchaient chacune de son coté à gagner du terrain.
Yves Christen

A Spotting Journey – Aurélie Doutre

Le 23 janvier 2020, Aurélie Doutre présenta en vitrine une installation vidéo présentant un montage sur cinq moniteurs. A l’intérieur du Labo , un espace de consultation mettait à disposiiton du public les documents lié à sa recherche à Berlin.

Espace de documentation

A Spotting Journey

Un repérage, c’est d’abord la construction d’une collection.
De cette collecte, collection, de cet arpentage où la notion de l’exhaustif, du non-jugement est central, se dégage au fil des découvertes et des rencontres, une forme, un discours, une sensation générale bien loin de nos pré-jugés.
Lieux hétéroclites, histoires hétérogènes, semblances, dissemblances, extra et infra-orinaires, évènements courts, temps longs, personnages, personnes, souvenirs, paroles, touchent à une dimension majeure de la critique : le discernement, le «qu’est-ce que ça nous raconte»? Comment voir?

Et comment voir autrement que par le biais de ce que l’on veut immédiatement nous montrer? Autrement dit, nous prenons des voies obliques, des stratégies obliques, nous tentons de déchiffrer. Nous explorons par les quatre points cardinaux une architecture, nous cherchons ceux qui n’ont pas eu la parole, nous déconstruisons le discours officiel, du moins le questionnons quand il est trop pressant ou trop évident.

De cette collection, on en tire une substance à un moment T, avec des histoires d’espaces et leur devenir. L’idée ici n’est pas de comparer une idée à l’autre (un passé socialiste, un présent capitaliste) mais de créer un rapport. Et en rapprochant ces deux réalités éloignées, former une image.

Aurélie Doutre