Une épaisse forêt d’arbres, jamais exploitée à aucune époque, part de la plaine et, se prolongeant en pente, domine les campagnes.
Quand les héros sont parvenus à cet endroit, les uns tendent les filets, d’autres détachent les chiens, d’autres suivent les traces de pattes, animés du désir de rencontrer un danger à affronter.
Une vallée s’était creusée, où ruisselantes venaient se déverser les eaux de pluie ; le fond de ce ravin est couvert de saule flexible, d’algues légères, d’herbes des marais, d’osiers et de petits joncs poussant au pied de longs roseaux.
Débusqué de là, entouré d’ennemis, le sanglier a la violence de la foudre jaillissant de nuages qui s’entrechoquent.
En heurtant les arbres, il les renverse, et la forêt abattue retentit avec fracas ; les jeunes gens crient, en brandissant dans leur main vigoureuse d’étincelants épieux à large lame.
L’animal fonce, disperse les chiens qui font obstacle à sa rage et, par un coup asséné de côté, met en fuite leur meute hurlante.
OVIDE, MÉTAMORPHOSES, LIVRE VIII
[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2007]
La traque
Baptiste Coulon
Anne Golaz
Romain Legros
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